Lutte contre le VIH- SIDA et les grossesses en milieu scolaire et extrascolaire

L’ŒIL D’AFRIQUE, le 29 Mai 2018
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La grossesse en milieu scolaire et extrascolaire constitue un fléau qui mine l’épanouissement de la jeune fille. Des observations faites sur le taux élevé de ces cas ont poussé à une prise d’initiatives visant à réduire le phénomène.
C’est dans ce cadre que le Comité International d’Ethique et de Solidarité, en abrégé COMINTES, une ONG intervenant dans les domaines de la bonne gouvernance, le développement, la santé… a mené en collaboration avec la plateforme des Organisations de la Société Civile intervenant dans la lutte contre les VIH, avec l’appui technique et financier de l’UNFPA, dans les régions de la Kara et des savanes, une campagne axée sur la sensibilisation des populations cibles, à l’endroit des élèves, plus précisément dont l’âge est compris entre 10 et 24 ans.
Il a été constaté que les questions relatives à la santé sexuelle et reproductive sont souvent méconnues de plus de 1 899 372 jeunes et adolescents de la tranche d’âge de 10 à 24 ans sur une population générale de 6 191 155 habitants soit environ 31%, selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat.

Plus encore, les sensibilités culturelles et les tabous qui couvent la sexualité empêchent souvent d’informer ouvertement l’âge innocent et vulnérable, sur la santé et les soins en matière de santé sexuelle et reproductive. Et les conséquences sont considérables : les grossesses précoces (17,3% en 2010), les infections sexuellement transmissibles, pour celles qui ont pu être recensées...
Pire, dans la majorité des cas, ces grossesses précoces souvent non désirées débouchent sur des avortements clandestins, des maternités précoces et /ou de graves conséquences sur l’avenir des jeunes filles notamment l’abandon de la scolarité, les séquelles graves liées à l’accouchement telles que les fistules, l’infection à VIH, le décès… il urge de prendre des dispositions pour renforcer la résilience des jeunes et endiguer ce fléau.
C’est dans cette optique que la Plateforme des OSC en lutte contre les VIH, en collaboration avec l’UNFPA ont organisé courant mois de mai 2018, une campagne de sensibilisation contre les grossesses non désirées et d’offres de services en matière de planification familiale, de prise en charge des cas d’IST et de conseils et dépistage du VIH.
Il s’est agi de sensibiliser les jeunes en milieu scolaire et extrascolaire contre les grossesses précoces, et d’offrir les services en matière de planification familiale, de prise en charges des infections sexuellement transmissibles et de conseil de dépistage du VIH-SIDA.

Quatre établissements scolaires par préfecture ont bénéficié pour le compte de l’année 2018, de cet appui. En tout, 16 établissements de la région de la Kara. Toutefois, toutes les autres régions du Togo ont été ciblées par cette sensibilisation.
L’objectif à court ou long terme est d’éliminer la grossesse en milieu scolaire qui intervient au moment où la jeune fille n’est pas suffisamment apte à affronter les difficultés qu’engendre cette situation.
L’intervention de l’UNFPA a été rendue possible grâce à la dynamique d’ensemble que constitue la plateforme des OSC en lutte contre le VIH de ladite région.
Précisons que pour cette année, l’intervention de COMINTES s’est déroulée dans le district sanitaire de Dankpen en collaboration avec l’équipe du district et dans les CEG Kpatchilé, Lycée Kouka I, CEG Kouka2, et la Chambre préfectorale de métier.
Egalement, le choix de ces établissements participe à répondre à des indicateurs relevés après des études selon lesquelles les cas de grossesse sont souvent non désirés et précoces. Elles sont le plus souvent dues au fait de la pesanteur socio-culturelle dont les conséquences sont aggravantes parfois pour l’épanouissement de la femme.

En effet, par manque d’éducation sur la sexualité et la reproduction, la susceptibilité à contracter les maladies sexuellement transmissibles, à travers des relations sexuelles non protégés est très élevés, engendrant nombre de grossesse non désirées, ont été déploré et constitue un obstacle à la poursuite de la scolarisation, augmentant le nombre de déscolarisés, un autre aspect des stigmatisations liées au genre…
Il a été observé que depuis quatre ans de mise en œuvre de ce projet, on observe une réduction considérable de grossesse en milieu scolaire, liée au changement d’attitude et de comportement, acquis à travers la sensibilisation faite par les ONG du milieu. Mais il est toujours besoin de maintenir la veille.
Précisons que cette problématique affecte toutes les régions du Togo.
