Accès de la femme à la terre La jouissance de l'héritage foncier de la femme mise à rude épreuve

Accès de la femme à la terre

La persistance de courant anti-feministe dans la jouissance équitable du droit foncier

L'OEIL D'AFRIQUE, le 29 Décembre 2022
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A défaut d'être empêchée à la jouissance du droit foncier, les femmes jouissent désormais des terres qui pourraient ne pas être faciles à valoriser. 

La jouissance des terres par la femme continue de prendre des allures imparables, de sorte que l'héritage obtenu, au lieu de servir, désert et ruine à la fois moralement et physiquement les bénéficiaires. 

En somme, si par les derniers temps, les contraintes de droits et autres contingences ont donné aux femmes le droit à la terre, ce droit souffre en sourdine. En effet, l'octroi du droit foncier à la femme ne reçoit toujours pas un bon accompagnement de la part des responsables et chefs de famille qui sont appelés à veiller à sa réalisation. Les terres ainsi octroyées aux femmes sont soit des parcelles auparavant difficiles d'accès, soit moins rentables...des actes qui impactent négativement la vie des bénéficiaires, dans la mesure où la jouissance de ces terres souffre des difficultés d'accès, les voies d'accès étant pénibles et parfois accidentées ou encore rocheuses, ou infertiles. 

Des cas vécus ont conduit plus d'une femme à la résignation; une pratique courante, subtilement usée par les cohéritiers qui n'attendent pas être logés à la même enseigne que la femme, et utilisent pour ce fait des subterfuges, à l’encontre de leurs sœurs. 

Il s’agit de l’octroi des parcelles foncières, certes, mais la partie infertile ou rude des terres, difficilement exploitable, est souvent attribuée aux femmes lors des partages. Ce qui met à rude épreuve la mise en application de l’équité genre. 

Si l’on s’entend que l’idée première de l’instauration de l’égalité et l’équité genre, c’est de pouvoir contribuer à ce que la femme puisse disposer d’un héritage foncier qui lui soit bénéficiable pour une autosuffisance afin de sortir du besoin.

Cette pratique s’observe, dans le nord Togo, notamment dans la région de la Kara (dans la Binah, Assere... nord est de Kara), avec des variations pédologiques pour ses sols quelques fois arides. Des cas de figure ne manquent pas et l'héritage terrien ainsi obtenu ne désert que peu dans la mesure où ces terres pour être rentabilisées au plan agricole, il faudrait entre autres l'irrigation,... des outils dont les femmes ne disposent pas les moyens...

Et face à cet état de fait, que dit la jurisprudence ?

Yerima Amidatou