Mémoire et Réparation : L'Appel des Ancêtres de l'Esclavage
Savez-vous que les restes des esclaves noirs déportés sur les îles réclament un retour sur leur mémoire ?
Il ne faut pas être devin, ni maître traditionniste, pour se rendre compte qu'entre le 7e siècle et le 19e siècle, l'Afrique noire a été proie à un certain crime, qualifié d'esclavage. Toutefois, en y regardant de près, cela a donné lieu à des génocides sous diverses formes, et les mémoires n'osent pas aborder ce sujet tant l'histoire a toujours été racontée par ceux qui ont été les acteurs principaux de cette tragédie. Les Noirs sont devenus des produits, des biens de marchandise, possessions de quelques larrons qui ont usé de la force brute pour réaliser un dépeuplement de l'Afrique.
De ce fait, ces Africains étaient pris de force dans les cales de navires suffocants, pour être déportés sur des terres sauvages avec pour seul objectif de les utiliser comme des machines dans de durs travaux. Ils devaient produire des rendements. En chemin, beaucoup mouraient de faim et de soif, tellement les conditions de voyage étaient inadaptées à l'être humain, et de nombreux Africains se sont retrouvés sans famille.
Les morts au cours des trajets sont jetés par-dessus bord, sans aucun protocole, livrés aux animaux marins. Le souvenir de ce mémorial hante encore l'âme de l'humanité et appelle à la restauration. Pourtant, personne n'ose aborder la question de manière transversale. Quelles sont les conséquences spirituelles sur la mémoire des victimes, sur le continent et les autres conséquences matérielles ? Comment peut-on purger cette mémoire d'infamie ?
Récemment, la Commission de l'Union africaine a pris sur elle de classer cette question au titre de crime qui mérite réparation. Mais déjà, au Dahomey, une portion de l'ère historico géographique de cette tragédie se dessine avec des monuments de reconstitution des faits à partir de l'histoire. Au-delà du caractère matériel, cela constitue un symbole assez fort et solide de réponse à la demande symbolique de retour : le grand retour des restes, des spectres de morts africains, qui, dans la tradition, peuvent avoir une importance capitale, déterminante de l'équilibre des choses. Comme le dit Birago Diop, les morts ne sont pas morts.
Effectivement, dans les royaumes, pour ne pas trahir les secrets des couvents, pour ces initiés que nous avons rencontrés, l'esclavage a été une sorte de crucifixion de peuple noir. En tant que tel, la mémoire de nos morts dans des conditions atroces continuera de hanter, tant pour ceux qui en sont la cause que pour leurs descendants en Afrique et sur les autres continents.
Il est d'une importance capitale de rendre un hommage digne à l'âme de toutes ces victimes, de faire un deuil essentiel. Cela ne peut se faire que sur leur terre d'origine. On peut comprendre l'importance de cette reconstitution et on espère que les autorités responsables à divers niveaux auront conscience de cette importance.
Article de recherche
@AYEGNON TOVALOU KOSSI BLAISE
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