Corneille Nyungura : Un cri de liberté pour le Congo face au silence de Kigali

Corneille Nyungura, chanteur rwandais-canadien, bouleverse l’Afrique centrale avec un message poignant : un cri de cœur pour le Congo et un défi direct au régime de Paul Kagame. Sur Africa Flashes, nous explorons cette prise de position explosive.

Rescapé du génocide rwandais de 1994, où il a perdu sa famille, Corneille refuse de se taire face à ce qu’il considère comme une agression rwandaise contre l’est de la RDC. Ses mots, « Les Congolais sont mes frères, mes sœurs », résonnent comme une révolte, touchant les cœurs à Goma et Bukavu, mais provoquant la colère à Kigali.

En 2025, à 48 ans, Corneille publie une déclaration relayée par Jeune Afrique et des posts sur X, soutenant les Congolais victimes d’un conflit armé. Il accuse le Rwanda de soutenir des milices, comme le M23, afin d’exploiter les richesses minières du Congo, s’appuyant sur des rapports de l’ONU, notamment celui de 2012.

Cette prise de parole n’est pas anodine : en tant que Rwandais, sa voix porte un poids particulier, défiant le récit officiel de Kigali qui présente le Rwanda comme un modèle de reconstruction après le génocide.

L’histoire de Corneille est marquée par une grande tragédie. Né en 1977 en Allemagne de parents rwandais, il a grandi au Rwanda et s’est lancé dans la musique dès l’âge de 16 ans. En 1994, le génocide détruit sa famille, tuée, selon des sources, par les soldats du FPR de Kagame. Réfugié à Montréal en 1997, il se reconstruit grâce à la musique, avec des albums comme Parce qu’on vient de loin (2002). Inspiré par Prince et Marvin Gaye, il devient une icône de la diaspora africaine, mais reste discret sur son passé, jusqu’à ce message pour le Congo.

Le conflit en RDC, alimenté par la lutte pour les ressources telles que le coltan et l’or, a causé des millions de morts depuis les années 1990. Alors que Kagame projette l’image d’un Rwanda moderne, des rapports de l’ONU accusent son régime de crimes de guerre et de soutien aux milices en RDC. Corneille, qui n’est pas retourné au Rwanda depuis 1994, brise le silence imposé par Kigali. En refusant de collaborer avec le régime, il incarne une résistance symbolique, saluée par les Congolais sur X, qui le considèrent comme l’un des leurs.

À Kigali, ce message est perçu comme une trahison. Kagame, qui muselle les dissidents en les accusant de « révisionnisme », pourrait cibler Corneille. Pourtant, ce dernier ne nie pas le génocide, mais dénonce une agression actuelle. Son courage rappelle celui de figures comme Thomas Sankara, défiant un régime autoritaire.

Corneille- Parce qu'on vient de loin

Alors que les tensions entre Kinshasa et Kigali s’intensifient en 2025, et que les puissances occidentales soutiennent timidement le Congo tout en ménageant Kagame, Corneille force le monde à regarder les exactions dans l’est de la RDC.

Ce n’est pas simplement une déclaration, c’est un acte de justice. En tant que rescapé, Corneille transforme sa douleur en arme, brisant le mur de silence érigé par Kagame. Son message redonne espoir aux Congolais et rappelle que la vérité est plus forte que la propagande.

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