La crise dans l’Est de la RDC : un tournant diplomatique sous l’ombre de Donald Trump
La crise dans l’Est de la RDC : un tournant diplomatique sous l’ombre de Donald Trump
Le 21 mai 2025, lors d’une rencontre à la Maison Blanche avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, l’ancien président américain Donald Trump a renouvelé son engagement sur le dossier sensible du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En adoptant une posture ferme, il a mis en lumière la responsabilité du Rwanda dans cette crise, marquant une évolution dans la perception occidentale du conflit, souvent présenté comme une lutte entre la RDC et des groupes rebelles.
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Depuis plus de trois décennies, la région orientale de la RDC, riche en minerais stratégiques comme le cobalt et le coltan, est ébranlée par des violences incessantes. Ces tensions trouvent leurs racines dans le génocide rwandais de 1994, qui a vu l’exil de milices hutu, notamment les FDLR, dans cette zone frontalière. Le Rwanda, sous la présidence de Paul Kagame, a justifié ses interventions par la nécessité de neutraliser ces groupes, mais de nombreux rapports internationaux accusent Kigali de poursuivre également des objectifs économiques et géopolitiques, notamment le contrôle des ressources naturelles.
L’émergence du groupe M23 en 2021, soutenu par le Rwanda, a ravivé la crise. En 2025, ses offensives ont permis la prise de villes clés telles que Goma et Bukavu, provoquant le déplacement de près d’un million de personnes et aggravant une situation humanitaire déjà critique. La région connaît depuis longtemps une instabilité chronique, avec plus de 10 millions de morts depuis le début des années 1990, et une population confrontée à un cycle sans fin de violences et de pauvreté.
Félix Tshisekedi, président de la RDC depuis 2019, mène des efforts pour reprendre le contrôle de ses territoires orientaux. Malgré ses richesses naturelles, la faiblesse de la gouvernance, la corruption et une armée sous-équipée compliquent sa tâche. Les forces armées congolaises (FARDC) sont souvent accusées de complicité dans l’exploitation illicite des ressources, tandis que les alliances régionales, notamment avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), apportent un soutien militaire crucial. La mobilisation des milices locales, comme les Wazalendo, constitue également une stratégie pour renforcer la défense communautaire face aux incursions du M23.
C’est dans ce contexte que Donald Trump, lors de cette rencontre, a clairement désigné la responsabilité du Rwanda dans le conflit, évoquant une guerre entre États plutôt qu’un simple affrontement de groupes rebelles. Il a souligné que la diplomatie américaine, notamment à travers l’envoyé spécial Massad Boulos, avait permis la signature d’un accord de cessez-le-feu le 25 avril dernier à Washington, sous l’égide du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord, qui engage la RDC et le Rwanda, pourrait marquer un tournant pour une région longtemps meurtrie par la violence, en ouvrant la voie à une paix durable.
Ce conflit, qui dépasse largement les enjeux locaux, est également un enjeu géopolitique majeur. Les grandes puissances, s’affrontent pour le contrôle des ressources congolaises. La reconnaissance par Trump du rôle du Rwanda pourrait mettre à mal la stratégie de Kigali, souvent accusé de soutenir le M23 pour sécuriser ses intérêts économiques. La pression internationale croissante, alimentée par les enquêtes des Nations Unies, pourrait contraindre le régime de Kagame
En conclusion, cette nouvelle posture américaine, en soulignant la dimension étatique du conflit, pourrait favoriser une résolution durable en RDC. La stabilité retrouvée dans cette région des Grands Lacs dépendra toutefois de la volonté politique des acteurs locaux, de la coopération régionale et du respect des engagements internationaux. Un défi de taille pour la communauté internationale, mais une étape essentielle vers la paix et le développement dans une région si riche, mais si vulnérable.
AYEGNON TOVALOU KOSSI BLAISE
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