Les Défis et Potentiels du Tourisme Culturel en Afrique de l’Ouest

Les Défis et Potentiels du Tourisme Culturel en Afrique de l’Ouest

Il faut dire que, de la cité d’Ifé passant par Kétou et Abomey jusqu’à Glidji, Keta, Agbozoumé et Dan en Côte d’Ivoire, ce circuit culturel est laissé dans les mains des amateurs. Alors que, dans les pays du Nord de l’Afrique, ce marché a été professionnalisé et structuré. En Afrique noire, les marchés des arts et les sites touristiques connaissent une période de faible croissance. Plusieurs autres facteurs expliquent cette crise profonde :

le manque d’entretien des villes, la dégradation des allées et routes, l’absence d’intérêt des politiques publiques pour la qualité des menus servis dans les restaurants, la faible hygiène sur les sites, ainsi que le mauvais état des infrastructures sanitaires, souvent rares et inefficaces.

Ces défaillances empêchent ce secteur, pourtant source de prospérité, de se développer pleinement. En Côte d’Ivoire, par exemple, les investissements du père de la nation dans la culture musicale ont été maintenus, même si le rendement n’est pas aussi élevé qu’à l’époque des

Kassiry - N'né ménika 

 Kassiry - N'né ménika, au Ghana La reprise économique, selon le président J.J. Rawlings, est assombri par le temps. Au Togo, à Lomé la capitale, la nostalgie persiste, notamment parce que les agences de voyage comme Gazelle Tour ont disparu. Au Bénin, les investissements actuels ne sont pas compris par la population, qui préfère vendre du pétrole de contrebande le long des routes. Les initiatives récentes peinent à produire des résultats, en partie à cause d’années de mauvaises pratiques économiques encore présentes dans les comportements sociaux.

Même si le pays se tourne vers une refondation culturelle, la situation reste complexe. Au Nigeria, le géant de l’Afrique noire, l’industrie musicale demeure principalement basée sur la vidéo, et peu d’artistes peuvent encore rivaliser avec des grands noms comme Sony Okosun ou Fela kuti dans un contexte où la majorité de la population ne possède pas de carte d’identité, où la croissance économique est mal répartie, et où les déséquilibres alimentent l’insécurité. Au Burkina Faso, les vestiges d’hommes intégrés ont été dénaturés par la menace terroriste, qui met en péril la propriété culturelle. Au Niger, les dunes du désert et les croix d’Agadez sont moins visibles en raison de ces menaces. Au Mali, le pays des Dogon est devenu une zone de convoitise, exprimée par la violence, et la reprise de l’économie culturelle a subi le coût des révolutions politiques. 

                                  Peuples Dogons avec masques Dogons

Pourquoi les écarts en effectif touristique entre les villes d’Afrique de l’Ouest et les autres destinations touristiques en Afrique ? Pourtant, l’Afrique noire reste le noyau principal de la densité culturelle et du patrimoine noir sur le continent. En effet, cette faiblesse est due au fait que l’orientation des jeunes sur le continent est déviée vers d’autres objectifs, et les politiques de développement dans cette région ne trouvent pas forcément l’intérêt que ce marché pourrait revêtir pour l’économie africaine, notamment en termes de transferts de devises ou d’échanges culturels.

En somme, l’Afrique noire manque d’une certaine fierté à se valoriser, et le marché touristique souffre considérablement, même s’il demeure porteur de devises. Ce secteur a pourtant un potentiel important pour l’économie continentale, mais il reste sous-exploité.

AYEGNON NAWE & KPEDIAKPO UNIVERSITAIRES 

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