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L'OEIL D'AFRIQUE

La recette des produits pâtissiers telle que conçue à ce jour cause la mort

16 Mai 2019, 09:31am

Publié par LOEILDAFRIQUE

Togo : Les artisans boulangers face aux facteurs d’industrialisation
La recette des produits pâtissiers telle que conçue à ce jour cause la mort

 

L'OEIL D'AFRIQUE, LE 16 MAI 2019

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Toute la chaine alimentaire de l’industrie céréalière est fortement compromise. Des importateurs aux consommateurs, passant par les boulangers, transformateurs céréaliers, pâtissiers…tous sont exposés à des risques sanitaires mortels du fait de l’exposition au Bromate du Potassium, au touché, par inhalation ou par consommation d’aliments contenant du KBrO3.

Qu’est-ce que c’est ?

Selon Wikipédia, le bromate de potassium (KBrO3) c'est-à-dire le sel de potassium de l'acide bromique est un composé chimique inorganique. Il se présente sous la forme d'une poudre cristalline blanche ou de comprimé sur lequel il est inscrit la lettre "b". Il se décompose vers 370 °C avec émission de dioxygène et relativement soluble dans l'eau, mais pas du tout dans les alcools. Les mélanges de bromate de potassium et de substances combustibles comme le phosphore ou le soufre sont explosifs et sensibles aux frottements. C'est un composé toxique et cancérigène qui est utilisé pour le titrage (bromatométrie) de l'arsenic, de l'antimoine et de l'étain, et aussi comme monocristal piézoélectrique.

Il est, ou a été, utilisé comme additif alimentaire (sous le nom de E924 ou E924a), principalement comme adjuvant dans la farine afin de rendre la pâte plus ferme et d'augmenter sa levée à la cuisson, ou encore dans la production de malt. Dans de bonnes conditions, le bromate de potassium est complètement détruit à la cuisson, mais s'il est mis en excès, si la cuisson n'est pas assez longue, ou pas à une température suffisamment élevée, il peut en rester un résidu dangereux si consommé.

Du fait de son caractère cancérigène, son utilisation comme additif alimentaire a été interdite dans les pays d'Europe dès 1990, au Canada en 1994, en Chine en 2005 et dans de nombreux autres pays comme Brésil, Pérou, Sri Lanka, Bénin, Ghana... En 1991, la FDA (Food and Drug Administration) a fortement recommandé aux boulangers et pâtissiers de ne plus l'utiliser. Aussi, en Californie, un label est obligatoire lors de l'utilisation de la farine bromatée.

Et qu’en est-il au Togo ?

Au Togo, ce produit hautement toxique communément appelé « bévia » continue d’être associé à la fabrication des produits boulangers et pâtissiers. Selon les spécialistes commis à cet effet, notamment Martin Kokou Aziato de l’ITRA, 90% des produits boulangers et pâtissiers au Togo contiennent du Bromate de Potassium. C’est dire que tous les Togolais sont exposés aux effets nocifs du Bromate de Potassium à travers les pains, les croissants, les "africa-tennis" consommés au quotidien… Toutefois, les premières victimes du KBrO3 demeurent ceux qui manipulent le produit notamment les boulangers, les transformateurs céréaliers et les bonnes dames…    

La mauvaise nouvelle vient d’être révélée à travers une conférence de presse initiée ce 14 mai 2019 par l’OADEL, l’Organisation pour l’Alimentation pour le Développement Local au Togo, en collaboration avec plusieurs associations de veille citoyenne dont la ligue togolaise des consommateurs.

Le Bromate de potassium, un produit chimique dont la manipulation est hautement délicate, nécessite un savoir-faire, des précautions et une connaissance appropriée auxquelles les boulangers n’ont forcément pas la maitrise… des témoignages recueillis lors de la conférence, ce produit aurait provoqué la mort instantanée à des personnes qui l’auraient ingurgité.  

C’est dans ces conditions que les organisateurs de cette rencontre viennent appeler à plus de responsabilité et de conscience de la part des producteurs de farine, des exportateurs, des boulangers et transformateurs, à proscrire tout usage du bromate de potassium dans l’alimentation, afin d’éviter des risques sanitaires mortels.

A l’endroit des autorités, des doléances ont été formulées pour plus de contrôle sur les produits de première nécessité sur le marché togolais en mettant en exergue les inconvénients sur le corps humain.  

Nous y reviendrons...

Rachel A.

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