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L'OEIL D'AFRIQUE

Publication des comptes nationaux de 2013 :

24 Février 2017, 19:32pm

Publié par LOEILDAFRIQUE

Publication des comptes nationaux de 2013 :
Publication des comptes nationaux de 2013 :
Publication des comptes nationaux de 2013 :
Publication des comptes nationaux de 2013 :

 

Une croissance réelle du PIB de 6,1% a été notée

 

La publication des comptes nationaux est importante et sa dissémination fondamentale en ce sens que ces deux activités permettent non seulement d’ajuster les stratégies de développement, mais aussi d’évaluer ses propres performances. Fort de ce constat, les normes standards exigent que les comptes nationaux soient produits deux fois par an, et oblige de rendre public en année N, les comptes définitifs de l’année N-2. Bien que la publication des comptes de 2013 ait accusé un retard, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED) envisage se rattraper dans l’élaboration des comptes des années 2014 et 2015 qui restent à publier pour permettre au Togo de se conformer d’une manière définitive à la norme internationale.

La publication des comptes nationaux de 2013 intervient ce 24 février 2017, six mois après celle des comptes nationaux de 2012, avec un séminaire national organisé dans la salle de conférence de la SAZOF, en présence des responsables de l’administration publique, des chefs d’entreprise, de la société civile.

En grosso modo, le taux de croissance réelle du Produit Intérieur Brut (PIB) est de 6,1% légèrement en baisse par rapport à celui de 2012 qui était de 6,5%, le taux de croissance réelle de la consommation finale totale des ménages étant de 5,6% en 2013 contre 1,3% en 2012. Le taux de croissance réel des exportations (7,5%) et des importations (18,1%) en 2013 alors qu’en 2012, ces taux étaient respectivement de 9,7% et -3,6%. Le taux de pénétration de 2013 est de 39,9% et la part salariale de 29,3 ; le taux d’investissement est de 45,2%. On décèle une légère augmentation de la population en 2013 de 6,589 millions d’habitant par rapport à 2012, de 6,431 millions d’habitant soit un taux de croissance démographique stable de 2,4 % durant les trois dernières années (2011, 2012, 2013). Le ratio consommation finale des ménages par le PIB donne successivement 73,8% en 2012 et 73,5 en 2013.

De tout ce qui précède, on peut comprendre que l’année 2013 a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre de la politique des grands travaux portant le PIB à 2134,5 milliards francs cfa en 2013 contre 1977,5 milliards de francs cfa en 2012, en valeur nominale.

A l’instar des années précédentes, l’analyse de l’offre montre que le secteur tertiaire c'est-à-dire le commerce, le transport, les postes et télécommunications, … représente la plus importante part du PIB en 2013, avec un poids de 46,7%, suivi du secteur primaire (21,9%) et du secteur secondaire (19,0%). Le secteur informel pour sa part contribue à hauteur de 40,1% en 2013 contre 40,9% en 2012.

Il est important de préciser que sur les 6,1% de croissance du PIB obtenue, le secteur tertiaire joue et continue de jouer un rôle important en contribuant à hauteur de 2,7 points.

Kokou Yao N’Guissan, Directeur Général de l’INSEED estime que cette performance du PIB est un peu grâce aussi aux industries manufacturières et de distributions d’énergie, malheureusement la baisse de cultures vivrières à cause de poche de sécheresse dans certaines zones.

L’Economiste auprès de l’Union Européenne, Gosparini Paola, se dit contente de voir la croissance économique maintenir un rythme satisfaisant, malgré un environnement international qui a montré une forte baisse, la baisse du Togo a été moindre. Néanmoins, poursuit-elle, les secteurs primaires influencent beaucoup les niveaux de croissance, ce pourquoi, il faudrait améliorer les productivités pour pouvoir compenser les risques qu’on ne peut pas contrôler.

Commentaire

La faiblesse de la contribution du secteur primaire au Produit Intérieur Brut n’est pas le fait de la faible productivité. Bien que ce secteur, en Afrique, continue d’employer plus de personnels, elle ne peut autant proportionnellement contribuer à la croissance. Les raisons :

L’absence d’organisation dans le secteur : contrairement au 17ème siècle en Occident où le secteur primaire attire la croissance par le haut, en impulsant une dynamique sociale capable de réduire la dépendance trop accrue aux biens de consommation d’origine importée. Le secteur primaire constitué d’agriculture vivrière souffre du désintérêt naturel et mental aux produits locaux, faisant par la loi de l’offre et de la demande chuter les prix de vente, et par conséquent, les revenus.

En définitive, le pouvoir d’achat de la majeure partie des populations est à la baisse, et on observe aussi des difficultés liées à l’écoulement des produits, un ensemble de déficit pénalisant la balance commerciale, donnant des inquiétudes majeures dans la mesure où l’économie liée aux activités du secteur primaire est une économie à fort investissement en main d’œuvre nationale, des personnes qui ne vivent pas pleinement de leur effort.

Comment rompre avec ce cercle vicieux ? Le Chef de l’Etat du Togo Faure Gnassingbé, lors d’une récente tournée à Kpalime, s’est personnellement investi à inciter les agriculteurs en faveur de la diversification des productions. Aussi doit-on comprendre que le désenclavement des régions par la construction des marchés locaux et pistes rurales tient tant à cœur au premier dirigeant du pays.

Doit-on croire ou supposer en retour moins de dépendance de l’extérieur avec une bonne distribution des productions vivrières ? Un meilleur partage des dividendes aux acteurs locaux, surtout par des politiques de consommation de produit « 228 » ou « made in Togo ».

En effet, la politique « made in Togo » est mise en place pour inciter à la consommation locale, à travers des projets de la Banque Mondiale dirigée par Victoire Dogbe-Tomegah, Ministre du développement à la base.

Contrairement au secteur primaire, les secteurs qui tirent aujourd’hui la grande proportion de produit intérieur ne profitent qu’aux multinationales, avec une incidence peu réelle sur le bien-être des populations, dans la mesure où ce sont des biens de production qui sont aux mains des investisseurs internationaux, et ne participent pas entièrement ou totalement à la réduction de la pauvreté, (les emplois locaux sont de faibles revenus, les intrants et technologies importés sont à coûts très élevés). Les retours sur investissement dans ce cas sont rapatriés vers les destinations extérieures.

Il revient d’inverser la tendance afin d’assurer que de l’autosuffisance, le produit intérieur puisse effectivement être ressenti dans le quotidien des Togolais, ce qui demande une véritable mobilisation nationale.

YERIMA AMIDATOU

+228 97079644

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