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L'OEIL D'AFRIQUE

Mise en oeuvre de la RSE

1 Avril 2018, 13:08pm

Publié par LOEILDAFRIQUE

Mise en oeuvre de la RSE
AIDE ET ACTION FORME SUR LE CONCEPT
DOCTEUR KOFFI ADJIMON S'EXPLIQUE

 

 

"Aide et Action", une ONG Internationale spécialisée dans l’éducation a lancé du 28 au 30 mars dernier, en collaboration avec la SENELEC du Sénégal, une offre de formation en Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) à l’endroit des entreprises africaines en vue de leur permettre d’assumer leurs responsabilités envers la société. Pour avoir plus de précision sur le concept RSE, le réseau des journalistes communicateurs en éducation s’est approché du Docteur Koffi ADJIMON, Directeur Régional Afrique de l’ONG, qui a bien voulu éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur la notion RSE. Lisez :

 

L'OEIL D'AFRIQUE, le 31 mars 2018

 

Question : Bonjour Docteur. Les médias se réjouissent de l’initiative que votre institution a prise de nous parler de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Aide et Action est connue comme une ONG spécialiste de l’éducation. Elle propose aujourd’hui une offre de formation en responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Qu’est-ce que la RSE ? Et pourquoi une telle initiative ?

Réponse : Je tiens d’abord à remercier tous les médias ici présents, presse écrite, audio, en ligne, et particulièrement le réseau des journalistes communicateurs en éducation qui nous accompagne dans nos activités, merci de cet engouement et cette disponibilité. Pour faire tout simple, la Responsabilité Sociétale des Entreprises, c’est la prise en compte par l’entreprise des activités environnementales, sociales, de gouvernance, de gestion de la sécurité etc… dans le plan global de leur travail. Cette prise en compte respecte des normes qui, au niveau international sont déterminées, signées et paraphées par les pays, et quand une entreprise adhère à ces principes, on l’appelle responsabilité sociétale. Maintenant quand une entreprise va au-delà, se fait valider sur la manière dont il a appliqué ces critères au sein de son entreprise, il va dans ce qu’on appelle les normes. Et c’est ce qui est le cadre réglementaire… comme les normes ISO 26000, les normes ISO 14100 etc.

Alors pourquoi "Aide et Action" a pris l’initiative, vous savez que nous sommes dans le domaine de l’éducation. Notre mission sociale c’est d’offrir plus d’éducation aux enfants les plus vénérables et les exclus qui n’ont pas pu avoir le minimum d’éducation. Nous nous sommes rendu compte que pour faire ce travail, il faut un financement. Dans un premier temps, nous avons travaillé avec les bailleurs institutionnels et multinationaux, et plus tard nous nous sommes dit qu’il faut renforcer ce volet en travaillant avec les entreprises. Pourquoi ? Parce que les bailleurs, eux à un moment donné, se consacrent à l’effet mode, … soit c’est la scolarité des filles, soit la sécurité alimentaire,… alors que les entreprises sont avec nous, et doivent participer à l’éducation en finançant l’éducation. Donc nous nous sommes dits : travaillons avec les entreprises. Quand nous avons commencé à approcher les entreprises. L’inquiétude de ces entreprises était de savoir, ce qu’elles ont de plus-values en travaillant avec nous ? On était confronté à cela. En ce moment, nous avons pensé qu’en travaillant avec les entreprises, dans le cadre de leur RSE qui est une exigence normalement, mais parce que le cadre réglementaire dans nos pays africains n’est pas exigeant, elles sont libres de leurs actions. Et si nous travaillons avec elles en déclinant au moins la prise en compte des activités sociales, que ce soit au sein de l’entreprise ou dans l’environnement de l’entreprises, que ce soit au niveau des communautés riveraines, il y aurait quelque chose à faire pour renforcer la mobilisation de fonds en vue de financer les projets éducatifs que nous avons sous la main au niveau des pays d’accompagnement.

Question : Il ya eu le 2 février à Dakar, une grande rencontre de mobilisation des fonds pour le partenariat mondial pour l’éducation. Un des appels lancés par le Président Français, Emmanuel Macron à l’endroit des entreprises a été de prendre sur elles de prévoir une ligne budgétaire pour financer l’éducation. Quel est le lien entre cet appel auquel votre institution "Aide et Action" a participé et la RSE que vous visez aujourd’hui ?

Réponse : Je pense que nous avons une longueur d’avance avant que ça ne vienne au niveau du partenariat. Comme je viens de le dire, les Etats ont des problèmes énormes pour financer les défis et difficultés de l’éducation. Quels que soient les moyens mobilisés, ils ne suffiraient pas. Donc, il faut faire également appel au partenariat public – privé, et les entreprises doivent aussi venir en secours, loin des actions de mécénat qu’elles essayent de mener en allant distribuer de l’eau ou de fournir des vivres. C’est une bonne chose, mais il faut construire le projet dans la durée, pour qu’il serve, parce que l’éducation est un bien qui se fait dans la durée. Ce qui renforce notre volonté politique, notre orientation de travailler profondément sur cette question en Afrique et nous savons qu’il ya beaucoup de potentiel au niveau des entreprises qui sont d’abord nationales puis internationales, et qui ont leur ramification dans nos pays d’intervention.

Question : L’initiative a été lancée avec l’entreprise SENELEC du Sénégal. Qu’est ce qu’on peut retenir de la session inaugurale ?

Réponse : On peut dire que pour cette session inaugurale, beaucoup d’entreprises ne se bousculent pas pour le moment, parce que c’est peut-être du nouveau. On a eu une ou trois entreprises qui devaient être là : la SENELEC, la société d’électricité au Sénégal comme la CEET au Togo, AREVA, que tout le monde connait au Niger, et SOPRAMINE, une société qui gère le patrimoine minier au Niger. C’est les trois entreprise qui se sont inscrites… mais pas des moindres. Alors, finalement à la dernière minute, les deux autres ne sont pas arrivés pour des raisons professionnelles. Nous avons craint mais nous nous sommes dits qu’il nous faut lancer coûte que coûte cette cession qui est un top départ. Si nous faisons ce premier pas, les autres grands pas viendront après. Nous avons travaillé avec la SENELEC qui était très disponible. Les modules qui ont meublé la session de formation se résument en deux grands cours : la RSE, c’est quoi le concept ? Quelle est l’historique, qu’est-ce qui se pratique dans les autres régions du monde, en Asie, en Amérique, en Europe ? Qu’est-ce que l’Afrique fait ? On est revenu spécialement sur l’OHADA au niveau de l’Afrique, quelles sont les initiatives et les réglementations en place. Mais je vous avoue qu’il y en pas beaucoup. Ce sont les fondamentaux, et on a ajouté un autre élément, le cadre réglementaire. La RSE et les normes. Si une entreprise veut mettre en place la RSE, comment va-t-elle l’opérationnaliser ? Nous avons parlé des démarches, des outils… Et Aide et Action, après presque 40 ans d’existence et d’intervention sur le terrain, nous avons initié des projets, quelle est l’expérience que nous avons cumulé sur le terrain, comment le projet se décline sur le terrain et comment servir les entreprises sur la mise en œuvre de leur RSE. C’est le côté pratique de cette formation, comment initier un projet, comment on met ça en œuvre, et comment on vit un projet. Qu’est ce que la SENELEC fait aujourd’hui sur le terrain comme initiative, et où se trouvent nos centres d’intérêt parce qu’il nous faut travailler ensemble, et la SENELEC est intéressée par le projet de petite enfance, par les activités que nous faisons au primaire. Nous avons convenu avec eux de faire un partenariat. La prochaine étape sera d’aller les rencontrer, de présenter ce que nous avons fait aux plus hautes autorités de SENELEC. ils vont nous dire les initiatives qu’ils portent déjà et nous allons trouver maintenant les axes d’appui à ces initiatives, également par rapport au centre d’intérêt voir quels sont les projets concrets qu’on peut construire ensemble, ou bien les initiatives que nous-mêmes nous portons au niveau de la région sur des projets tels que l’électrification des écoles, le soutien à la petite enfance … ils nous ont dit que c’est possible parce que la direction est très favorable à ces initiatives aujourd’hui…

A suivre...

Rachel

+228 97079644-92178279

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